Ce thème est dédié à l’étude de la relation entre la criminalité et la gouvernance. Habituellement le crime est traité comme une question certes sérieuse mais marginale. Que se passe-t-il lorsque la délinquance devient statistiquement plus importante ? lorsque ‘griller’ un feu rouge devient normal et le contraire déviant ? Lorsque les pots de vin deviennent la norme plutôt que l’exception ? Les lois servent autant à protéger les biens et les personnes qu’à ordonnancer la société d’une certaine manière. Celles-ci sont un instrument de gouvernance et de gouvernementalité majeur que le crime et la délinquance court-circuitent. A ACCSS Africa, nous étudions les effets de la criminalité sur les capacités des Etats Africains à gouverner. Nous demandons par exemple si le recours à la violence et au tout sécuritaire par certains Etats de la région n’est pas la conséquence de leur incapacité à gouverner à travers la loi que la criminalité rend inopérante. Si tel est le cas, comment peut-on remédier à cette situation ?

Par ailleurs, les chercheurs de l’ACCSS Africa étudient les moyens par lesquels un système juridique peut au mieux répondre aux menaces afin d’éviter que des crimes et autres préjudices ne se produisent tout en respectant la dignité et les droits fondamentaux de ses citoyens. Que peuvent faire la police et les agences de renseignement nationales pour éviter les menaces à la sécurité publique, comme le terrorisme et le crime organisé ? Comment les forces de police devraient-elles s’adapter aux changements démographiques de la société ? Comment faire face aux risques et dangers de la numérisation, compte tenu notamment du caractère indispensable de cette technologie ? Et, surtout, quelles sont les limites de cet « état préventif »? Les recherches portent notamment sur les questions fondamentales de droit, telles que celles concernant la relation entre le droit et l’usage de la force, les états d’exception et d’autres phénomènes rencontrés aux limites extérieures du droit, en particulier ceux qui se posent dans le contexte de l’État comme garant de la sécurité.